mai, 2014 | Diane de Verliac

Le Petit Monstre

Le petit monstre n’en était pas un
Le petit monstre se laisse apprivoiser
Le petit monstre est un enfant malheureux
Le petit monstre a besoin d’être aimé
Il s’est assis un peu voûté
Baissant bas ses yeux inquiets
Là presque n’osant plus bouger
Lui qui casse des lieux entiers
J’ai caressé sa joue veloutée
Un coin de bouche de surprise à frémir
Lève le voile et accorde un sourire
Il me dit : je serai un fainéant
Un SDF un mendiant
Et même si à l’école je suis doué
Je n’ai pas envie de travailler
J’ai juste envie de bailler
De regarder le ciel et de rêver
Ma mère s’énerve crie et pleure
Mon père me frappe et gueule
Quoique je dise quoique je fasse
Décidément je ne trouve pas ma place
J’ai déjà picoler et fumer
J’aime frapper et voler
Cà me défoule juste un peu
Car après je me sens honteux
Alors je lui dis : oui mais dans dix ans
Tu seras devenu fort et grand
Au fait c’est quoi ton grand rêve
Dans ton coeur débraillé et de travers
Il est surpris de ma question
Il parle calme et avec raison
Moi j’ai juste envie d’être pilote
De ligne ou de chasse peu importe
Je le conduis jusqu’à la fenêtre
Et le vent alors là nous fouette
Ouvre grand tes bras et respire
Je vais t’arranger toutes tes plumes
Ici c’est encore du duvet bien tendre
Crois-tu que le ciel peut te prendre
Ecoute-moi et fais-moi plaisir
Chaque mauvaise action te coupe les ailes
Gère ton espace et rentre les simplement
Laisse la pluie caresser ton visage
Réchauffe ton coeur au-dessus des nuages
Sur terre le nid n’est pas toujours douillet
Mais l’homme libre est celui qui sait voyager
Ne met jamais ton esprit en prison
Même si ton corps contraint te met en déraison
Et que l’enfance subit trop d’obéissance
La tendresse est souvent oubliée
Tu devras apprendre à t’aimer
Regarde je vais tendre mes deux mains vers toi
Et là maintenant tu as le choix
Celui de me faire du bien ou de me faire du mal
Réfléchis bien avant que tu ne parles
Le Diable est derrière toi Il te regarde
Glissant dans tes lourdes chaussures
Les lames hurlantes de tes blessures
Tu es au bord du précipice
Lui Il flotte dans le vide
Souviens-toi que tu veux t’envoler
Ne te trompes pas de main
A ton âge ce n’est déjà plus un jeu
Ce qui brûle en toi
Sera de détruire
Ou de rendre heureux
On est là tous les deux
Au bord de cette fenêtre
Moi je vais m’élancer
Et surtout ne pas me retourner
Je saurai si tu m’as suivie
Ou bien si tu as chuté
L’âme légère ne fait pas de bruit
Elle est une plume dans l’air
La grâce fabuleuse à tout être
Qui a voulu vivre sauvé

Ecrit le 29 Avril 2014 1h/2h Protégé par la Marque Déposée INPI « Diane Médium »